Achat des F-35 : Washington écarte la possibilité d’un prix fixe pour la Suisse

Achat des F-35 : Washington écarte la possibilité d’un prix fixe pour la Suisse

Des échanges diplomatiques récents entre la Suisse et les États-Unis confirment que Washington ne compte pas offrir de garantie sur un prix fixe pour l’acquisition des avions de combat F-35A. Cette position a été réaffirmée à l’issue de discussions tenues ces dernières semaines, incluant un entretien téléphonique entre le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, et le conseiller fédéral Martin Pfister, responsable du Département fédéral de la défense (DDPS).

Un désaccord persistant sur la notion de prix garanti

Selon un communiqué du Conseil fédéral publié mercredi, les échanges ont permis de constater que les États-Unis ne souhaitent pas modifier leur approche sur ce point. La Suisse devra donc composer avec le fait que le prix unitaire par lot de production sera déterminé en fonction des négociations entre le gouvernement américain et le constructeur Lockheed Martin, plutôt que sur la base d’un montant fixé à l’avance par la Confédération.

Martin Pfister a indiqué que, du point de vue suisse, le contrat signé comportait bien un prix fixe. Toutefois, il a reconnu que la partie américaine ne partage pas cette interprétation et dispose d’un rapport de force plus favorable. Le ministre a tenu à préciser qu’aucune faute n’était reprochée aux autorités fédérales ou à son prédécesseur dans la gestion de ce dossier, affirmant que toutes les démarches avaient été entreprises pour sécuriser un prix garanti.

Incertitude sur le coût final de l’acquisition

À ce stade, le montant total exact de l’achat reste indéterminé. Le Conseil fédéral rappelle que la fourchette d’éventuels coûts additionnels, annoncée fin juin, se situe entre 650 millions et 1,3 milliard de francs suisses. Malgré cette incertitude, l’exécutif maintient son projet d’acquisition des 36 appareils F-35A initialement prévus.

Des options alternatives à l’étude

Le DDPS s’est vu confier la mission d’évaluer différentes pistes afin de proposer d’ici fin novembre un scénario pour la suite du processus. Parmi les hypothèses étudiées figurent la réduction du nombre d’avions achetés, des ajustements en matière de compensation industrielle, ou encore la possibilité de solliciter un crédit parlementaire supplémentaire. Une combinaison de ces solutions pourrait également être envisagée.

Réévaluation des besoins en défense aérienne

En parallèle, le département dirigé par Martin Pfister analysera si les exigences actuelles en matière de protection aérienne correspondent toujours aux recommandations du rapport « Avenir de la défense aérienne » publié en 2017, sur lequel s’appuyait l’évaluation initiale du F-35A. Un groupe de travail a été constitué pour cette révision stratégique.

Ces travaux devraient permettre à la Suisse de définir une trajectoire d’achat adaptée aux contraintes budgétaires et opérationnelles, tout en tenant compte de la position américaine sur la question des prix.