Le fardeau mondial du cancer pourrait s’alourdir d’ici 2050 selon les projections du Global Burden of Disease

Le fardeau mondial du cancer pourrait s’alourdir d’ici 2050 selon les projections du Global Burden of Disease

Contexte et chiffres clés

Des progrès dans les traitements et des efforts de prévention n’ont pas empêqué le cancer de progresser. Selon une étude publiée dans The Lancet et réalisée dans le cadre du Global Burden of Disease, le nombre de nouveaux cas a fortement augmenté depuis 1990 pour atteindre 18,5 millions en 2023, tandis que les décès ont progressé d’environ 74 % pour atteindre 10,4 millions.

Ces estimations couvrent 204 pays et territoires et 47 types ou regroupements de cancers, et bien qu’elles soient jugées pertinentes, elles comportent une part d’incertitude. Pour 2023, les chercheurs avancent une fourchette d’environ 16,4 à 20,7 millions de nouveaux cas et de 9,6 à 10,9 millions de décès.

La majorité des personnes touchées vivait dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Le cancer du sein était le plus diagnostiqué en 2023, tandis que les cancers de la trachée, des bronches et du poumon enregistrent le plus grand nombre de décès.

Classement par AVAI (DALY) et évolution 2010-2019

Un classement fondé sur les AVAI absolues est présenté, excluant le groupe des « autres néoplasmes malins ». Le classement de 2019 est comparé à celui de 2010, et des couleurs indiquent l’évolution: le rouge signale une hausse, le bleu l’absence de changement et le vert une diminution. L’UI précise l’intervalle d’incertitude.

Perspectives pour 2050 et incertitudes associées

Sans actions et financements suffisants, le nombre de nouveaux cas pourrait progresser d’environ 61 % au cours des 25 prochaines années, pour atteindre 30,5 millions en 2050, et le nombre annuel de décès augmenterait d’environ 75 % pour s’établir à 18,5 millions.

Si ce scénario est jugé le plus probable, les projections indiquent une plage allant de 22,9 à 38,9 millions de nouveaux cas et de 15,6 à 21,5 millions de décès en 2050, soulignant d’importantes incertitudes.

Facteurs de risque modifiables et mesures de prévention

Les scientifiques indiquent que la croissance démographique et le vieillissement expliquent, après ajustement par l’âge, la majeure partie de cette hausse des cas et des décès.

En 2023, 41,7 % des décès par cancer dans le monde pourraient être attribuables à des facteurs de risque potentiellement modifiables, notamment le tabac, mais aussi une alimentation déséquilibrée, une consommation d’alcool importante et une glyémie élevée.

La prévention seule ne suffit pas: il faut accorder une place centrale au dépistage précoce et à des traitements efficaces, tout en renforçant les efforts pour réduire les inégalités et augmenter les financements dédiés à la lutte contre le cancer.