COP30 à Belem : militants et communautés autochtones réclament des mesures climatiques urgentes
Belem, lieu de convergence pour la COP30 et la marche pour le climat
Des milliers de militants et des habitants autochtones se sont rassemblés samedi à Belem pour une grande marche destinée à interpeller les négociateurs présents dans cette ville de l Amazonie brésilienne, afin de faire entendre leurs revendications en faveur du climat.
Un ballon géant en forme de globe était visible dès le départ du cortège, qui se déployait dans une ambiance festive et musicale.
Belem accueille depuis lundi la conférence des Nations unies sur le climat. Benedito, 50 ans et membre du peuple Huni Kuin, a expliqué que l action visait à défendre le climat et à rappeler l urgence de la situation des forêts, appelant à ce que la voix des populations locales soit entendue et à l obtention de résultats concrets.
Les premiers manifestants sont arrivés tôt le matin et certains ont déployé un grand drapeau brésilien portant l inscription Amazonie protégée.
Un dispositif sécuritaire et une marche mondiale
La marche mondiale pour le climat traverse Belem, une ville de 1,4 million d habitants, et s’arrête à proximité du site de la COP30. Le parcours se déroule sous la protection de dizaines de militaires et de barrières, parfois surmontées de barbelés.
Pour la première fois depuis la COP26 de Glasgow en 2021, la société civile peut s exprimer sans craindre d arrestations arbitraires. Les dernières éditions se sont déroulées dans des pays où des ONG ont signalé des difficultés à manifester hors du site officiel.
L absence notable des États‑Unis est perceptible lors de cette COP, après le départ de l administration Trump. Sur le parcours, un manifestant sur échasses s est vêtu d un costume d Oncle Sam pour dénoncer l impérialisme.
Soutiens et symboles
Des drapeaux palestiniens ont été brandis dans la foule, témoignant d un soutien à la cause palestinienne pendant cette mobilisation.
Frustrations des populations autochtones et réactions
Tyrone Scott, Britannique et représentant de l ONG War on Want, estime que les voix autochtones ont été largement exclues du processus et que de nombreuses communautés ne se sentent pas prises en compte dans les discussions de la COP. Des rassemblements mardi soir avaient déjà conduit à des heurts avec les forces de sécurité, et vendredi matin d autres protestataires ont bloqué l entrée principale et perturbé des réunions avec les responsables brésiliens.
Sécurité renforcée et perspectives de négociation
Suite à des tensions entre le Brésil et l ONU, coorganisateur de l événement, les autorités locales ont renforcé le dispositif de sécurité autour du siège de la COP afin d éviter tout trouble dans les derniers jours de négociations.
Des négociations difficiles et des attentes en hausse
À l issue de la semaine, la présidence de la COP30 doit dévoiler le fruit des consultations et tenter de concilier les positions de près de 200 pays sur un programme pour les jours qui restent jusqu au 21 novembre. Les sujets clés restent sensibles: ambitions de réduction des émissions, financement climatique au profit des pays vulnérables et questions liées au commerce.
Plusieurs participants estiment que les positions restent figées en attendant l arrivée des ministres lundi, qui devront trouver un consensus. Un négociateur africain affirme que sans avancée, la COP pourrait manquer d efficacité. Le secrétaire d État allemand Jochen Flasbarth rappelle que les pays sont là pour obtenir un résultat utile. La négociatrice en chef brésilienne Liliam Chagas résume les discussions comme des montagnes russes, alternant hauts et bas.