Espagne : pression directe des anti-IVG devant les cliniques et débat constitutionnel sur l’IVG
Pression devant les cliniques en Espagne et cadre légal
Plusieurs associations intensifient leur action sur le terrain, près des établissements, afin de dissuader les patientes concernées. À Madrid, la clinique Dator se retrouve entourée par des militants anti-IVG.
Actions et slogans
40 Días por la Vida a installé son quartier général en face et projette sur un écran géant le slogan l’IVG est un génocide. Un petit groupe se relaie juste en face pour prier et tenter de dissuader les femmes d’avorter. La loi interdit les rassemblements massifs devant les cliniques, mais ce mouvement né aux États‑Unis s’est organisé jusqu’ici sans être entravé.
En Espagne, l’interruption volontaire de grossesse est légale sous certaines conditions depuis 1985 et la loi de 2010 a flexibilisé ce droit.
Cas et jeunes femmes
Cas de jeunes mères et soutien social
Un autre groupe s’est installé à deux rues de la clinique Dator. La fondation Madrina propose une aide aux femmes en situation précaire afin de les dissuader d’avorter, quel que soit leur âge.
Le fondateur Conrado Gimenez précise, dans le cadre du 19h30, qu’il accompagne notamment des jeunes mamans âgées de 11 ou 12 ans et remarque : on observe de plus en plus de mères adolescentes.
Récits de professionnels et inquiétudes
À Grenade, une autre clinique est aussi la cible régulière des anti-IVG. Francisca Garcia Gallego, directrice de la clinique Ginegranada, déclare : lorsque leurs patientes sont traitées comme des meurtrières, cela a un impact sur elles. Elles se sentent très mal. Elle s’inquiète des moyens financiers des groupes et se demande jusqu’où ils iront dans leur harcèlement.
Réaction gouvernementale et perspective constitutionnelle
Les anti-IVG peuvent bénéficier du soutien financier de certaines régions : à Madrid, la présidente conservatrice leur a versé près de trois millions d’euros.
Pour contrer cette influence, le gouvernement cherche à inscrire l’IVG dans la Constitution. Le secrétaire d’État à la Santé, Javier Padilla, affirme que constitutionaliser le droit à l’IVG garantirait que nul ne puisse le restreindre par une simple loi sans modifier la Constitution.
L’intégration de l’IVG dans la Constitution espagnole pourrait intervenir d’ici trois mois et, à ce jour, la France est la seule autre nation à avoir emprunté cette voie pour protéger ce droit.
Sujet tv: Marie Bolinches
Adaptation web: Julie Liardet