Utrecht : une gare transformée en campement éphémère pour étudiants sans logement

À Utrecht, la gare principale a momentanément changé de visage : des tentes ont été installées dans ses espaces intérieurs afin d’accueillir douze nouveaux étudiants encore en quête d’un logement. L’initiative, proposée par la compagnie ferroviaire nationale NS, vise à leur offrir un hébergement provisoire durant la semaine d’intégration universitaire, période essentielle pour créer des liens avant le début des cours.
Un campement étudiant au cœur de la gare
Chaque matin, les jeunes se réveillent au son des annonces ferroviaires plutôt que dans un logement étudiant. Les tentes installées aux couleurs de la NS ne rappellent pas l’ambiance d’un festival, mais marquent une solution inhabituelle face à la pénurie de chambres disponibles dans la ville néerlandaise.
Des services temporaires pour compenser le manque de logements
Outre un abri pour dormir, les participants bénéficient de petits-déjeuners fournis par les commerçants de la gare, d’animations comme un concert ou une séance de yoga, et de l’accès aux douches d’une salle de sport située à proximité. Pour Asia, une étudiante italienne de 23 ans qui se destine à la criminologie, cette solution reste imparfaite : elle souligne que se rendre chaque soir en tongs aux douches est contraignant, même si le sommeil, lui, n’en est pas affecté. Elle décrit également un marché du logement compliqué, avec des loyers élevés, des restrictions municipales pour l’enregistrement des résidents et des propriétaires réticents à louer à des étrangers.
Une crise du logement étudiante qui dépasse Utrecht
Selon Sarah van Amerongen, porte-parole de la NS, cette opération s’adresse spécifiquement aux jeunes arrivant en ville dans un contexte de forte pénurie. D’après les estimations relayées par Joost Bokkers de l’organisation Hospi Housing, près de 30 000 chambres manquent actuellement aux Pays-Bas, une situation qui touche particulièrement les grandes villes. Cette rareté entraîne parfois l’abandon ou le report des études pour des étudiants internationaux contraints de renoncer faute de logement. Elle favorise également des situations à risque, certains étudiants étant plus exposés aux arnaques faute de réseau local.
Fin de l’expérience et retour à la réalité
À l’issue de cette expérience insolite, les tentes mises en place par la NS sont progressivement démontées. Les douze étudiants poursuivent leurs démarches pour trouver une chambre, mais repartent avec le sentiment d’avoir déjà noué des premiers liens dans leur nouvelle ville d’accueil.